3 questions à Frédéric Bernard

  • En collaboration avec le CCAH, Vivre FM et Aromates, vous organisez les 2èmes Assises des aidants le 6 octobre à Paris. Quel est l’objectif de cette manifestation ?

Les objectifs de ces 2èmes Assises sont triples. Elles visent tout d’abord à informer les proches aidants qui, souvent, s’ignorent et n’ont ainsi pas accès à toutes les aides dont ils pourraient bénéficier. Le fait de relayer ces Assises par le biais d’une émission de radio permettra donc de toucher le plus grand nombre.

Ces assises ont également pour objectif de sensibiliser les entreprises sur le sujet. La thématique retenue, « Aidant en activité professionnelle : de la double peine à la valorisation ? », va permettre de questionner la place des aidants au sein des entreprises. Aujourd’hui, 1 aidant sur 2 est un salarié aidant, ce qui représente en moyenne 20% des effectifs dans les entreprises. En 2030, on estime que ce chiffre atteindra 30%. Les salariés aidants constituent donc aujourd’hui un enjeu majeur pour les RH.

Enfin, ces Assises vont jouer un rôle de plaidoyer vis-à-vis des pouvoir publics et sont d’ailleurs présidées par Jocelyne GUIDEZ, sénatrice de l’Essonne.

 

  • Selon vous, quels sont les besoins des aidants et de quelle façon KLESIA tente d’y répondre ?

Les aidants sont souvent désorientés par l’annonce du diagnostic et les démarches qu’ils doivent accomplir. Ils ont avant tout un fort besoin d’information.

L’Action Sociale Klesia s’est engagée fortement sur le sujet des aidants depuis 2018.

  • Nous pilotons, pour le compte de la Fédération Agirc-Arrco, le développement d’un service digital, Ma Boussole Aidants, qui permet de centraliser l’accès aux informations et aides disponibles en proximité pour les aidants et leurs proches. L’objectif de ce service consiste à faire gagner du temps et de l’énergie aux aidants www.maboussoleaidants.fr
  • Nous avons créé un outil digital KIT’AIDE qui permet à tous les acteurs de l’entreprise de trouver des informations et d’agir sur le sujet des salariés aidants.
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  • Nous avons développé, en partenariat avec Handéo, le label Cap’Handéo « entreprise engagée auprès de ses salariés aidants », qui est le premier label à valoriser les entreprises qui s’impliquent sur ce sujet
  • Nous développons également des actions collectives en entreprise et proposons des aides individuelles pour soulager les aidants : séjours de répit, CESU…
  • Enfin, nous avons mené une expérimentation pour le compte de la Fédération, avec la mise en œuvre d’un espace aidants au sein du centre de prévention Agirc-Arrco de Montpellier couplé à un bus qui sillonne l’Hérault.

 

  • Dans les entreprises, la question des salariés aidants commence à émerger. Quelles mesures peuvent prendre les entreprises pour favoriser la conciliation de la vie professionnelle et de la vie personnelle de leurs collaborateurs aidants ?

Les mesures les plus plébiscitées par les aidants concernent l'aménagement du temps de travail, la flexibilité des horaires et le télétravail. Au-delà de ce premier triptyque de réflexion pour l’entreprise, beaucoup d’autres actions peuvent être imaginées comme par exemple le don de RTT, la mobilité interne, l’enrichissement des pratiques managériales… (cf www.kitaide.klesia.fr/que-puis-je-faire-en-tant-que-rh)

L’engagement des entreprises dans le label Cap’handéo « Entreprise engagée auprès de ses salariés aidants » leur permettra également de structurer une politique innovante sur le sujet.

Même si les entreprisse n'ont pas encore engagé d'actions spécifiques vis-à-vis des salariés aidants, les RH disposent de marges de manœuvre pour apporter des réponses à ce type de situations qui, si elles sont mal gérées, peuvent concourir à des dysfonctionnements organisationnels et une dégradation des relations et du climat social.