3 questions à Sophie Cluzel

1. Quelles sont les principales mesures annoncées par le Gouvernement ?

Ce 5ème Comité interministériel du handicap (CIH) a été l’occasion de renforcer les engagements portés par l’ensemble du Gouvernement sur cette grande priorité du quinquennat qu’est le handicap, afin d’améliorer l’accès aux droits et de simplifier les parcours des 12 millions de personnes en situation de handicap, de leur permettre une pleine autodétermination et de poursuivre la construction d’une société inclusive plus juste et plus équitable.

Permettre aux jeunes en situation de handicap de devenir des citoyens autonomes demain est notre premier axe de réformes, avec notamment l’ouverture de 24 nouvelles plateformes de coordination et d’orientation pour les enfants présentant des troubles de l’autisme ou du neuro-développement afin de limiter le sur-handicap, l’ouverture de 85 nouvelles unités d’enseignement autisme et 5 nouvelles unités d’enseignement polyhandicap ou encore le déploiement de la formation obligatoire de tous les nouveaux enseignants à l’école inclusive dès la rentrée 2021.  

L’accès à l’apprentissage, la formation et l’emploi représente un second enjeu avec, outre la prolongation de l’aide au recrutement des personnes en situation de handicap du plan France Relance au 31 décembre 2021, la mise en œuvre d’un plan d’action visant à favoriser et sécuriser les parcours professionnels des travailleurs en établissements et services d’aide par le travail (ESAT).

Enfin, nous poursuivons sur l’accès aux droits des personnes, afin que la Prestation de Compensation du Handicap (PCH) prenne mieux en compte la diversité des situations. Afin d’alléger les démarches administratives, elle sera attribuée sans limitation de durée dès 2022 pour les personnes dont le handicap n’est pas susceptible d’évoluer.

 

2. Quelles actions seront mises en œuvre pour apporter des réponses aux difficultés que rencontrent les aidants ?

8 à 11 millions d’aidants accompagnant au quotidien un proche en situation de dépendance jouent un rôle clé dans l’autonomie des personnes. Reconnaître leur caractère indispensable constitue une priorité du gouvernement, tel que le prévoit la stratégie nationale « Agir pour les aidants ».

Elle s’accompagne d’un plan national de renforcement et de diversification des solutions de répit, doté d’un financement de 55 millions d’euros, et de la poursuite des actions de formation. Afin de permettre aux aidants de concilier vie personnelle et vie professionnelle, un congé « proche aidant » indemnisé de trois mois permet à près de 3 300 bénéficiaires d’être indemnisés pendant 3 mois.

Enfin, avec l’installation du numéro d’écoute « 0.800.360.360 » dans 84 départements, le déploiement des Communautés 360 permet d’apporter une réponse réactive, individualisée et territorialisée au plus près des besoins des personnes et de leurs aidants, afin d’agencer des solutions allant de l’accueil à l’orientation vers les soins et les accompagnements, en passant par la pair-aidance.

 

3. Dans quelle mesure le CIH met-il l’accent sur l'accès aux soins, au logement et à l’accompagnement à la vie intime et sexuelle des personnes handicapées ?

Ce CIH a été l’occasion d’investir concrètement le soutien à l’autonomie des personnes.

Dans le contexte de crise sanitaire, cela passe par l’accès aux soins, avec une enveloppe de 3,7 millions d’euros consacrée au déploiement de nouvelles consultations dédiées, la mise en accessibilité de la télésanté mais aussi le déploiement de référents handicaps dans les structures de médecine d’urgence.

Pour assurer à chacun l’accompagnement dont il a besoin, nous soutenons également le développement de l’habitat inclusif, avancée majeure pour les personnes qui souhaitent vivre dans des espaces partagés, tout en étant accompagnées autant que de besoin, sans oublier le développement de l’accès aux aides techniques tels que les fauteuils, les prothèses ou les aides à la communication.

Enfin, dans le cadre de notre grande feuille de route pour la santé sexuelle, nous déployons des centres ressources à la vie intime, affective et sexuelle et un soutien à la parentalité dans toutes les régions, nous accélérons sur la formation des professionnels afin de lutter contre les violences sexuelles dans les établissements et services médico-sociaux et nous poursuivrons la démarche handigynéco pour faciliter l’accès au suivi gynécologique des femmes en situation de handicap.