3 questions à Serge Widawski

Vous avez été récemment nommé à la direction générale d’APF France handicap, quelles seront vos priorités pour les prochaines années à venir ?

 

APF France handicap se trouve dans une dynamique de profonde transformation qui porte notamment sur notre réponse aux attentes et aux besoins des personnes que nous accompagnons dans une logique de parcours individualisé et de libre choix. Les enjeux sont considérables : à terme c’est la façon dont notre société pense le handicap qui doit changer. Nous allons poursuivre l’évolution de nos accompagnements selon notre feuille de route sur la transition inclusive.

Nous devrons également tirer les enseignements de la période de crise que nous venons de traverser pour poursuivre notre réflexion et nos actions en matière de transition numérique : c’est-à-dire à la fois comment mettre les nouvelles technologies au service des personnes en situation de handicap mais également comment les impliquer dans l’émergence d’innovations inclusives, de technologies accessibles à tous. C’est ce que nous appelons l’expertise d’usage que nous promouvons auprès des entreprises notamment avec notre TechLab.

2023 sera également un jalon important : nous célèbrerons les 90 ans de l’association, l’occasion de définir notre vision à 10 ans à venir et d’élaborer notre prochain projet associatif.

Enfin nous préparons les Jeux Olympiques et Paralympiques Paris 2024 qui doivent être une étape clef pour la France en matière d’accessibilité, d’inclusion. APF France handicap est très engagée sur ces 2 volets.

 

 

Vous étiez précédemment à la tête d’APF Entreprises, dans un contexte de crise sanitaire, quel regard portez-vous sur l’emploi des personnes en situation de handicap ? Quels seront les défis de demain à relever ?

 

La situation sur le plan de l’emploi est en légère amélioration mais reste très défavorable : le taux de chômage reste deux fois plus élevé que celui de la population générale, le chômage de longue durée s’est encore aggravé, les discriminations persistent…

Il faut poursuivre et amplifier les expérimentations qui visent à reconstruire le parcours vers l’emploi des personnes qui en sont éloignées, notamment dans le cadre du secteur adapté et protégé (CDD Tremplin, EATT, ESAT, etc.) Il y a ensuite une priorité à mettre sur les jeunes, pour améliorer l’accès à une scolarité sans rupture de parcours, puis à une formation accessible, adaptée et inclusive. Il y a un effort à maintenir sur l’apprentissage.

 

 

APF France handicap est l’un des membres fondateurs du CCAH, comment envisagez-vous votre future collaboration avec le CCAH ?

 

Par ses financements sélectifs et son offre de service dédié au handicap, le CCAH permet à des projets innovants de se concrétiser et d’apporter des réponses nouvelles aux personnes en situation de handicap. APF France handicap est en mesure d’apporter une double contribution à la dynamique portée par le CCAH :

  • Une expertise d’usage pour orienter le choix des projets proposés
  • Une soumission directe de projets après qualification par ses expertises offre de service, TechLab ou APF Entreprises

Enfin, une focalisation des projets sur la promotion des droits des personnes, leur liberté de choix, leur pouvoir d’agir, leur participation sociale nous semble essentielle.