3 questions à Philippa Motte

Philippa Motte est consultante, formatrice et coach sur le handicap psychique et la santé mentale au travail

Comment percevez-vous l’évolution de la perception du handicap psychique dans la société française ?

La prise de conscience des enjeux humains et sanitaires que ce handicap représente est lente et progressive. Le handicap psychique a longtemps été un sujet tabou. Les troubles qui en sont à l’origine sont encore trop souvent vécus et considérés comme honteux. Aujourd’hui, on sait que chacun peut être concerné à un moment ou à un autre de sa vie. Mais cela reste difficile d’en parler avec simplicité et d’avoir accès à des soins et à des accompagnements de qualité.

En qualité de formatrice, constatez-vous des évolutions dans le regard porté sur ce handicap dans les entreprises ?

Les entreprises tentent de s’emparer du sujet, les demandes de formations et sensibilisations augmentent à destination de publics de plus en plus larges (managers, RH, salariés). Plus personne ne nie que c’est un vrai sujet et c’est un soulagement de pouvoir en parler.

Que reste-t-il à entreprendre pour améliorer l’accompagnement des personnes en situation de handicap psychique ?

Il reste à mettre en place, en complément de la sensibilisation, une approche réfléchie et globale pour favoriser l’insertion, le maintien dans l’emploi et le soutien des équipes dans lesquelles des personnes sont touchées. Les moyens nécessaires et  les bonnes pratiques sont bien identifiés. Le dialogue, le non-jugement et l’implication des décideurs sont les paramètres qui peuvent faire la différence.